Previously, on supercoin.net… : de la bière artisanale française… 9 blanches en plein hiver… Quelques semaines plus tard, 13 blondes défilaient dans nos verres… 12 blondes houblonnées… 11 bières ambrées artisanales sont passées devant le jury disparate et pourtant soudé du Supercoin.
Toi, oui toi, touriste vaguement brassicole, internaute égaré dans cet océan moussu, opaque et froid. Tu as tapé « bon coin bière » dans le gloogloo et te voilà échoué dans la mare aux canards.
Et tu piges plus trop ce que tu fiches là, parmi ces tas de lettres parfaitement superflues, ces périphrases bavardes dans cet écran criard qui te bousille la vue à petit phare.
Tu es à bon port. T’avais lâché l’affaire sur les brunes avoue. Depuis des années déjà, tu descends ta Guinness (1) de base comme un homme au pub, mais au fond tu sais bien que c’est du bluff, une maigre lavasse sous un sombre déguisement d’amertume. La belge Chimay bleue te dépayse les papilles à l’occasion, sucrée, rondouillarde, mais c’est pas tous les jours.
C’est à toi, oui, toi, que l’inoxydable équipe du Supercoin dédie ce tout dernier épisode, le fruit d’une dernière dégustation épique avant le grand plongeon : La bière S01E05 : B.BRUNES
11 brunes (2) artisanales françaises étaient là, bien droites dans leurs robes coca, et même noires, totalement opaques, pour un titrage moyen équivalent à une vulgaire Heineken : 5% (amplitude de 3,9 à 8 tout de même).
Elles étaient pourtant riches en goûts et d’une diversité troublante après tous les clichés bien ancrés dans nos becs amateurs. Le palmarès est serré, mais pour le moins enthousiaste :
Ex-aequo dans la catégorie « Fichtre ! » :
– La Jean Balthazar de la brasserie alsacienne Uberach, mention étonnamment légère pour une brune sous son nez de vanille et de caramel.
– La Northmaen brune de la ferme-brasserie de la Chapelle en Haute-Normandie, mention un stout doux mais goûtu.
– Sous Les Pavés, de la brasserie ardéchoise L’Agrivoise, mention nez fumé de café, réglisse et cassis.
– La Mandubienne brune de la brasserie bourguignonne des Trois Fontaines, mention brune aux classiques arômes de café avec un chouïa de rose et de caramel.
– La brune de la brasserie picarde Saint-Rieul, mention caramel, fruit rouge, une touche de cannelle pour certains. A conseiller aux becs sucrés.
– La Maline de la brasserie Thiriez dans le Nord, mention café-chocolat, cacahuète grillée pour certains ; une bonne entrée en matière dans l’univers des stouts (1).
– La Rebelle brune de la Brasserie Franc-Comtoise, mention nez de pruneau, d’épice et d’agrumes… Assez déstabilisante.
Ex-aequo dans la catégorie « saperlipopette ! »:
– la Voie Maltée brune brassée actuellement chez la Franche en attendant que les brasseurs aient leur propre matériel, mention trop de vanille pour le nez fin du gourou houblonné de la troupe, et néanmoins vachement appréciée de tous.
– La triple brune IPA de la brasserie Fleurac (Cantal), mention brune costaude (8°) où la saveur de café le dispute à la douceur des fruits noirs.
Catégorie « Tonnerre de Brest ! » :
– La Franche Ipane de La Franche, brasserie de Franche-Comté, mention belle fermière au nez de café, de cuir, de cendre et de fruit noir, qui substitue son nez sucré à une belle amertume en bouche.
– Nuit de Goguette de la brasserie des Garrigues dans le Gard, mention amertume cannabinéenne et fruitée-torréfié qui contrebalance super bien le côté stout d’avoine.
***
(1) La Guinness en Irlande, c’est un peu comme le pif en France, il y a du bon et du moins bon. En tous cas cette brasserie historique a inventé le stout, un type de bière typique du pays, brassé à partir de malts très torréfiés aux arômes de café et de cacao : robe noire sous un épais col blanc.
(2) Ami lecteur de bas de page, tu n’auras pas manqué de noter au 4è épisode « Viens donc faire un tour à l’ambrée » que « le malt utilisé pour brasser l’ambrée a été torréfié, mais pas trop, sinon elle est brune. »
Nous y voilà, c’est la fin, une page se tourne, nous nous quittons bientôt pour mieux nous retrouver à la saison prochaine. (3)
(3) Ah euh, oui bien sûr… Pour faire de la bière brune, bah on torréfie encore plus le malt, on le grille quoi, comme du café.
Allez, salut hein !