Tiens bon, voilà du houblon

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Previously, on supercoin.net…
Nous avions envie de vous proposer autre chose… de la bière artisanale française… L’équipe s’est penchée sur ces bières en menant les séances de dégustation… Quelques semaines plus tard, 13 blondes défilaient dans nos verres…


La Bière S01E03 : Blondhoulonnées  Le houblon c'est son petit nom

À ce stade vous l’avez compris : en matière de bière, la diversité au sein d’une même famille n’a d’égale que l’amour du jeu de mot génial et ridicule des brasseurs et de leurs fidèles.
Le propre de l’artisanal étant de n’être pas standard, la foison de bières artisanales françaises nous a obligé à séparer les bières dites blondes en deux dégustations : les classiques pas si classiques et les blondes « houblonnées ».

Et là lecteur sceptique tu te dis qu’on te prend pour un jambon vu que du houblon y en a dans ta mousse Bavariée de la superette. Mais non mais oui ! Voilà bien 5 siècles que le houblon entre dans la composition de la bière pour la conserver et la parfumer, et ça n’est un secret pour personne. Sauf qu’entre-temps les industriels ont fait main basse sur la pasteurisation qui conserve plus radicalement les produits, et en ont profité pour formater les goûts.
Ainsi donc l’amertume et les arômes très riches du houblon ont été moins prisés au fil du temps, mais les voilà de retour en force notamment sous l’impulsion des brasseries américaines, et d’un attrait générale du bio et de l’artisanal dans la gastronomie mondiale.

A l’heure actuelle, le houblon est dans toutes les bières, mais même en artisanal (bières très rarement pasteurisées), il est surtout utilisé pour ses qualités aromatiques et gustatives. Simplement, certaines bières en contiennent plus que d’autres, et leurs arômes s’avèrent aussi divers que les nombreuses variétés de la plante (1).

13 ales artisanales françaises « blondes » dégustées la dernière fois, 12 ales du même type cette fois-ci, mais avec ce supplément d’âme qu’est l’addition massive de houblon au brassage et parfois aussi après, en «houblonnage à cru » (2).

12 bières houblonnées, 12 verres à vider, 12 grilles à remplir pour un degré alcoolémique moyen de 6,1 ; c’est pas la Belgique à boire mais encore une fois notre sélection est imbibée, sincère et comme toujours subjective.

Catégorie On a pas aimé :

La bière Sylvanecte de la brasserie picarde Saint-Rieul (qui produit de bien belles choses par ailleurs si vous avez suivi la saga depuis le début). Mention : trop sucrée, « alcooleuse », du coup un peu lourde.

Ex-aequo dans la catégorie On est mitigé :

– L’étoile du Nord de la brasserie Thiriez (Nord-Flandres). Mention arôme original qui évoque l’étable à certains, les sports d’hiver à d’autres, mais ne laisse pas indifférent.
– La clandestine de la brasserie des Vignes (Tarn). Mention sucrée mais un peu acide voire aigre, certains ont apprécié.
– Drôle de Zig’ de la brasserie Zymotik de Montreuil (93). Mention le nez est prometteur mais elle manque de corps.

Ex-aequo dans la catégorie On a aimé :

– Belle en goguette de la brasserie Les Garrigues (Gard). Mention jolie aromatique de pomme voire de cidre.
– L’été du Nord, de chez Thiriez encore. Mention un nez doux de paille et d’agrume et un beau corps.
– La IPA (India Pale Ale) de la brasserie du Mont-Salève (Haute-Savoie). Mention : il manque peut-être un chouïa de bulles pour contrebalancer cet arôme de fruit très mûr.

Ex-aequo dans la catégorie On a kiffé grave :

– Vue sur l’amer de la brasserie ardéchoise L’Agrivoise. Mention « pas si amère que ça ! » ; arômes complexes de résine, de pamplemousse et de pruneau.
– XXYZ Bitter de la brasserie La Franche (Franche-comté). Mention « une boisson d’homme » pour les moins versés dans l’amertume à « c’est la fête » pour les autres.
– Amiral Benson de la brasserie du Mont-Salève de nouveau. Mention forte en arômes, plutôt mangue mûre au nez, résineux en fin de bouche (grâce à la variété de houblon aromatique Nelson Sauvin tout frais venu de Nouvelle-Zélande).

Ex-aequo dans la catégorie Gooaaaaaaaaaaaaal :

– La Franche Profonde de La Franche. Mention le houblonnage à cru (2) de houblon  « chinook » lui donne un nez délicieux d’épice et de litchi et des saveurs résineuses.
– Agent provocateur du brasseur Craig Allan (basé en Picardie). Mention : un nez génial allant des fleurs de sureau aux fruits exotiques (également houblonnée à cru). Originales et hautement consensuelles, qui dit mieux ?


To be continued on supercoin.net…
La bière S01E04 : Viens donc faire un tour à l’ambrée.

***

(1) Au chapitre vous le saviez sûrement mais je ramène quand même ma fraise : les chats, les chiens et les jeunes acnéiques à mèche ne sont pas les seuls êtres vivants à avoir été domestiqués.
Cette merveilleuse liane qu’est le houblon fait partie, tout comme le chanvre, des cannabinacées cultivées, sélectionnées et diversifiées par l’homme depuis l’antiquité. En l’occurrence, c’est écrit au-dessus et c’est pas de la blague, il s’agit parfois de faire pousser une liane parce que ses fleurs donnent une odeur de litchi à la bière.

(2) Juste pour toi lecteur acharné qui lit les notes de bas de page : quelle que soit la bière, le houblon est ajouté sous une forme transformée au début et pendant le brassage. Mais certains brasseurs artisanaux mettent en plus un petit sac de fleurs fraîches de houblon à infuser en fin de brassage ce qui selon la variété utilisée dégage des arômes très fleuris, épicés ou fruités.