French weirdos*

You are currently viewing French weirdos*
  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Blog

superbouteilles

Depuis que l’on a ajouté 6 becs à nos 3, la carte des bouteilles bouge super moins vite. En revanche, si l’on achète moins de bouteilles, on s’autorise plus de fantaisie. Il arrive même souvent que l’on prenne la bière sur la seule foi du jeu de mot débile ou de l’idée ; à partir du moment où l’on connaît la brasserie, on lui fait confiance.
En direct du frigo ce mois-ci, quelques spécimens (de droite à gauche) :

Patapon, collab La P’tit Maiz (Tour) x Iron (Montauban), autant dire pas les derniers à tenter des trucs improbables pour la beauté du geste (un peu) et faire les foufous entre copains (surtout). Patapon est loin d’être leur production la plus déglingo, mais que penser du lien entre cette étrange étiquette et son côté douceur des tropiques ? Le nez est un peu résineux, mais l’ajout de coco et de citron sur un corps au froment en font un dessert tout à fait délectable et peu sucré.

Succube II de la Brasserie de la Goutte d’Or (Paris). La BGO a toujours eu pour vocation de brasser les cultures et les influences, à l’image du quartier. Ça ne s’est pas calmé avec l’arrivée d’Alex – notre Québécois sûr – et son tropisme acidulé.  La deuxième version de cette « sûrette » légèrement saline a été brassée avec de l’abricot et de l’estragon. On trouve ce dernier de façon très délicate sous le côté « juicy » de l’abricot, au dessus d’un corps plutôt sec et sans amertume.

Interruptus, ou le « date » drômois entre la Brasserie du Haut Buëch, grande archéologue des styles germaniques, et les zinzins de la Pleine Lune. C’est un « koyt », vieux style de bière à l’avoine et au blé ; elle est plutôt ronde, costaude, mais bien acidulée, avec des notes poivrées et fruitées. Très peu amère et assez longue en bouche cependant, pour une koyt interruptus.

Rhizome de la Brasserie Craig Allan (Picardie). Craig a l’habitude de nous régaler avec des bières subtiles mais à grande « buvabilité ». Celle-ci ne déroge pas à la règle, il fallait cependant avoir l’idée de brasser avec du lierre terrestre (« Ground Ivy » en angais), n’est-il pas ?
Résultat : une pale ale plutôt sèche et bien aromatique, avec des notes citronnées, un peu basilic, super verte et rafraîchissante.

Mantis de Brasserie La Débauche (Angoulème) et ses étiquettes chaque fois renouvelées par un artiste différent. Celle-ci est un hommage à une jeune veuve, c’est une « sour tourbée aux agrumes ». Elle est forte et en même temps acidulée avec des notes de pamplemousse, une pointe de tourbe et d’amertume. Bref, on fait rimer soupir et plaisir (enfin, c’est La Fontaine qui le fait au dos de l’étiquette).

Sour Mussel Stout de Brasserie La Chamoise (Niort), le genre de bière qu’on a immédiatement envie de servir aux sobres inconscients qui nous balancent « C’que tu veux, fais moi rêver ». Non pas que cette sour brassée avec des moules de bouchot n’envoie pas du rêve, mais l’acidité n’est définitivement pas au goût de tout le monde, pas plus lorsqu’elle s’ouvre sur un côté iodé et des notes torréfiées.

* On parle des bières, pas des brasseurs ! (quoi que)